Battages à la trépigneuse
A la fin du XIXème siècle personne n'imaginait le battage des moissons sur le champ, ce qui est chose courante de nos jours avec les moissonneuses-batteuses, mais déjà des idées germaient dans les têtes : soulager le travail des paysans.
A cette époque on battait encore au fléau, ou à la pleurésie(1), et les battages dans les fermes s'étalaient sur plusieurs mois. Ainsi est née la trépigneuse :
Parlant de la trépigneuse, André Lejeune écrivait dans son ouvrage - Roman d'une vie en Beauce - : "Novembre vient de commencer. Depuis trois jours au pied des meules d'orge et d'avoine la trépigneuse entraîne la batteuse qui fait de la poussière. C'est Rameur(2) qui est au travail, Louis ayant choisi le plus lourd des hongres(3) pour entraîner la batteuse ..."
L'idée était simple : un plan incliné à tablier, un tapis roulant qui se déroule sous les pieds du cheval et qui transmet la force nécessaire au fonctionnement de la batteuse par courroies. Le cheval sentant le sol se dérouler sous ses sabots, se voyait contraint d'aller de l'avant ! Bon, avec une bonne ration d'avoine sous les naseaux, çà aidait beaucoup ! Les chevaux,de solides et lourds percherons de la province voisine ! Mais bien que puissants, l'effort demandé était dur pour nos braves percherons ! |
Marcher constamment sur place, ce qu'on appelle trépigner (d'où le nom de trépigneuse), était assez fatiguant pour le cheval. La séance de travail ne devait pas durer plus de 20 à 30 mn selon les anciens. Ainsi, plusieurs chevaux se succédaient sur la trépigneuse pour assurer les battages.
La relève
Passant de ferme en ferme, les trépigneuses seront remplacées à partir de 1910 par des machines à vapeur, et disparaîtront complètement du paysage rural après la Seconde Guerre mondiale.
Photos prises lors de la Fête des laboureurs et des ouvriers, le 14 octobre 2018, dans le petit village du Coudray-au-Perche.
(1) Pleurésie : petite batteuse individuelle et familiale entraînée par une manivelle. Généralement placée dans un endroit venté, à cause des poussières générées, il était fréquent que le "batteur" soit atteint de maladie pulmonaire, d'où le nom de pleurésie. (Photo en cliquant ici.)
(2) Nom du cheval
(3) Hongre : appellation désignant un cheval castré
Commentaires
Un joli mot, la trépigneuse... Bon diamnche.
Bonjour gégé
merci je découvre cela, fort bien ton article
Avec amitiés
René de Chine
bonjour
il fait toujours beau chez toi !
article intéressant...
je vois que t'es pas mal occuper .
bonne journée
pouty
Bonsoir Gérard, c'était très dur autrefois aussi bien pour les humains que pour les animaux...
La trépigneuse, je ne connaissais pas, merci pour les explications et les photos...
Bien amicalement, bonne semaine, fanfan